Octobre dernier, j'avais une semaine de vacances bien méritées. Une chose qu'il faut savoir sur moi c'est que je n'ai pas voyagé solo depuis octobre 2019, pendant mes premières vacances de Toussaint en tant qu'assistante de langue en France. Il y a trois ans !
J'adore voyager et partager de nouvelles expériences avec les gens que j'aime, mais cette fois-ci, j'avais envie de m'aventurer seule. Un voyage solo peut être quelque chose de très rafraichissant, et j'avais besoin de ce sentiment de liberté. De la solitude, non pas de l'isolation. Je voulais redécouvrir ma personne et mes émotions, prendre plaisir dans le silence, flâner et prendre toutes mes propres décisions. Quel restaurant, quelle petite ruelle, quel monument, quelle heure... l'idée était enivrante.
Peut-être que j'allais même parler avec des inconnus ! Je n'ai jamais été dotée de cette compétence pour rencontrer des gens, mais dans l'esprit d'un week-end solo, je voulais sortir de ma zone de confort. Je vous en dirai plus...
Comment est-ce que j'ai choisi ma destination ? J'avais quelques critères. Un endroit qui n'était ni trop loin, ni trop cher, ni trop grand. Je savais que Dijon était à une heure en train, et cela faisait quelques années que je voulais visiter cette capitale de la moutarde (même si je ne porte pas ce condiment dans mon coeur). Dijon m'attirait aussi parce qu'une de mes écrivaines préférées et le sujet de mon mémoire de Master, M.F.K. Fisher, a vécu là -bas et a écrit sur son expérience. Donc, j'ai pris mon billet (50 euros aller-retour) et une nuit dans un appartement (100 euros, une petite folie), et je suis partie.
Dijon est la capitale de la région de Bourgogne en France, connu pour la moutarde, le vin, les Ducs de Bourgogne, la crème de cassis, les hiboux, et les toits en tuiles. C'est plus grande que Mulhouse et plus peuplé, mais pas non plus deux fois la taille. Et pourtant, les rues grouillaient de gens quand j'y étais ! J'ai décidé de créé un itinéraire flexible, mais surtout de flâner et laisser ma curiosité me guider. Cela a bien marché.
Voici mon itinéraire complet du week-end !
Samedi
7h57 : J'ai choisi de prendre un train tôt le matin pour arriver tôt à Dijon et explorer toute la journée. Le voyage était rapide et sans souci, et le soleil brillait.
9h15: Une fois arrivée à Dijon, je suis sortie de la gare et j'ai directe vu un panneau qui me dirigeait vers la Cité Internationale de la Gastronomie, un des "musts" sur ma liste de quoi faire à Dijon. C'était le destin ! Le chemin m'a menée par le Jardin botanique de l'Arquebuse, avec plus de 4000 espèces dans un beau parc tranquil. Les fleurs et la verdure dans la lumière douce d'un matin autumnal... je vous avoue, j'ai lâché une larme. La journée a commencé avec un moment plutôt émouvant.
9h45: Enfin, je suis arrivée à la Cité de la Gastronomie, où je déambulait bouche bée dans le labyrinth de restaurants, caves à vins et boutiques avec des spécialités bourguignonnes. Je me suis arrêtée à ma destination originelle, la Librairie gourmade. Une librairie dédiée à la gastronomie ? C'est pour moi, ça. J'y suis passée un long moment en feuilletant des centaines de livres de cuisines, et j'ai fini par acheter deux romains culinaires et un livre pour les notes de dégustation de vin. Je suis partie avec un sac à dos plus lourd, un porte-monnaie plus léger et un esprit plus joyeux.
10h30: Ma première impression en marchant dans la centre-ville était l'émerveillement. Je ne pouvais pas m'empêcher de prendre des photos de toutes les devantures mignonnes et originales (un cave à vins et thés, un restau burgers-vins...), ainsi que les portes colorées qui égayaient les rues en pierre. Je suis allée à Morning Glory Coffeehouse pour prendre le petit-déjeuner. Malgré le service lent, qui ne me dérange pas normalement mais qui est devenu un thème du week-end, l'ambiance et la bouffe (des oeufs brouillés bien crémeux avec des lardons) m'ont convaincue.
11h30: Mon prochain arrêt (encore une fois gastronomique) était les Halles, le marché couvert dans un quartier animé de Dijon. J'ai fait un tour pour découvrir tous les vendeurs, y compris un adorable buvette, qui offrait des verres de vins, des huitres et bien plus, que l'on mangeait sur les tabourets. J'ai décidé de prendre des empanadas à emporter de Boludo, le kiosque argentin à côté.
12h00: Après quelques minutes au soleil en regardant les gens dans la Place de la Liberté, avec une belle vue sur le Palais des Ducs de Bourgogne, j'ai continué sur le Parcours de la Chouette pour trouver la Chouette de Dijon. Cette petite sculpture dans le mur de la Notre Dame de Dijon a plus de 300 ans, et selon la légende, si tu le touches avec la main droite, elle te portera bonheur ! J'espère bien.
12h30: Je ne pouvais pas venir à Dijon sans manger de la moutarde, malgré le fait que ce n'est pas mon condiment préféré. J'ai visité la Moutarderie Fallot à côté de l'église et j'ai choisi quelques saveurs artisanales et surprenantes – cassis, yuzu et pain d'épices ! En sortant, j'ai découvert une jolie expo photo dans l'Hôtel de Vogüé, une résidence privée qui date du 17ème siècle avec un toit typiquement bourguignon.
13h00: J'avais extrêmement mal au dos à cause de mon sac, donc je me suis posée sur un banc au soleil en face de la fontaine dans le Jardin de Darcy. Une fois posée, j'ai mangé mes empanadas et j'ai lu mon nouveau roman policier qui se déroulait à l'époque de la célèbre cuisinière la Mère Brazier à Lyon ! Cela a été suivi par un bubble tea de chez LICHI et plus de repos dans les jardins derrière le Palais.
16h30: Enfin – et ce n'était pas trop tôt ! – c'était l'heure de rejoindre mon appartement pour la nuit, qui s'appelait L'atelier de la Tour, à deux doigts de la Chouette de Dijon. L'appart était très spacieuse sur deux étages, très luxueux pour moi toute seule. Je me suis allongée pour soulager mon dos en me demandant si j'avais vraiment 25 ans ou plutôt 70. Un peu de récupération était nécessaire !
18h30: Je me suis enfin levée, je me suis préparée, et j'ai profité de la jolie couchée du soleil pendant ma promenade à la prochaine destination. C'était La cave qui se rébiffe, un bar à vin petit, cozy et branché. Je me suis assise au bar et j'ai commandé un verre de rouge juteux et vif, un vin de France 100% Grenache du Languedoc. Comme dit, d'habitude ce n'est pas moi qui va lancer une conversation avec un inconnu parce que je me porte très bien seule, en train de regarder le monde autour de moi au restau ou au bar. Mais cette fois-ci, j'ai discuté avec un couple italien, un dijonnais, et le co-proprio du bar qui allait à Mulhouse le week-end prochain pour faire DJ aux Brutes, le salon de vin natural à Motoco ! Quelle coïncidence ! J'était fière de moi d'être sortie un peu de ma coquille.
19h30: J'avais repéré un restaurant à tester plus tôt dans la journée – Bouillon Notre Dame, juste en face de la cathédrale. Il y a d'autres Bouillons, notamment à Paris, et j'avais déjà testé et adoré Bouillon Pigalle l'an dernier. Les bouillons sont connus pour être esthétique, peu cher et généreux avec des bons et simples plats français. J'ai pris un verre de crémant de Bourgogne, poireaux vinaigrette, un verre de rouge, boeuf bourguignon et riz au lait, et le tour pour moins de 30 euros. Le seul problème était la temperature – il faisait très chaud dans le restau, mais heureusement les serveurs m'ont pris en pitié et j'ai mangé mon dessert sur la terrasse. Pour finir, une promenade nocturne et hop, au lit ! C'était un bon moyen de conclure ma première journée à Dijon.
Dimanche
10h30: J'ai fait mon sac et je suis sortie dans le beau matin pour mon petit déjeuner. J'ai pris une part délicieuse de carrot cake et un flat white chez Caffe Guffo. C'était très bon, malgré encore le service très lent, même pour les français.
12h00: J'ai continué à flâner et j'ai trouvé La Source des Vins, qui proposait une dégustation de vins de Bourgogne, donc je me suis assise dehors sur un tabouret. J'ai goûté trois vins différents, deux blancs et un rouge, et un crème de cassis pour seulement 15 euros. J'ai beaucoup aimé l'expérience (et les verres bien remplis !), et la vendeuse était très sympa.
14h00: L'heure du déjeuner venue et passée, j'étais un peu découragée. Il n'y avait pas beaucoup de restaurants ouverts en continu, mais j'ai déniché une place à la crêperie Mon Ami Suzette dans la Place François Rude. Encore une fois, si on ignore le service à pas de tortue, le repas était très bon. J'ai commencé avec un kir royal (un Aligoté de Bourgogne avec crème de cassis) et continué avec une galette incroyable avec du poulet et pommes de terres dans une sauce de moutarde à la crème.
15h30: J'ai passé mes dernières heures à Dijon au Musée de la Vie Bourguignonne, et c'était une très bonne découverte, et pas seulement parce que l'entrée était gratuite. Situé dans un monastère qui datait du 17ème siècle, les lieux étaient magnifiques. Le rez-de-chaussée était un peu moins intéressant (des cuillères et des chapeaux anciennes, tu vois un peu le genre), mais le premier étage m'a éblouie. C'était créé pour reproduire une rue marchande typique du 19ème et 20ème siècles, avec une épicerie, une pharmacie, une biscuiterie, un coiffeur (dont les instruments me faisaient plus penser à la torture qu'à la beauté !) et bien plus. Les détails étaient super ludiques, et c'était un plaisir à explorer. Il y avait des pots de moutarde anciens, des affiches anciennes... c'était un paradis de design. Pour finir, j'ai lu mon livre dans la cour du monastère avant de me diriger vers la gare pour dire au revoir à Dijon.
Globalement, mon week-end solo dans une nouvelle ville était clairement réussi. Malgré les quelques instants où j'ai ressenti de la solitude ou du stresse, c'était vraiment revigorant de passer du temps avec moi-même pendant ces 36 heures.
Entre la météo de rêve, des jolis coins de rue imprégnés de l'histoire, et de la bonne cuisine et du bon vin, Dijon a été un vrai coup de coeur pour moi.
Je comprend mieux pourquoi ça en était un pour M.F.K. Fisher, aussi !
Est-ce que vous êtes déjà allés à Dijon ? Est-ce que vous aimeriez y aller ?